Economie Hydraulique Suisse

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Ajouter à cela, la situation politique en Suisse pose également des problèmes au niveau de la rentabilité de l’hydraulique. Premièrement, la redevance hydraulique à un effet négatif sur le prix de l’électricité. Cette redevance, accompagné des divers impôts et taxes, augmenterait le prix de l’électricité provenant de l’hydraulique d’environ 1,5 centime le KWh, soit plus de 20% du prix du marché. Ensuite, la hausse constante des exigences légales sur l’utilisation des cours d’eau ajoute des coûts supplémentaires (par exemple, la révision de l’ordonnance sur la protection des eaux). On peut citer l’exemple des débits résiduels minimaux à maintenir dans les cours d’eau.

Au-delà de la valeur monétaire de l’énergie se pose la question de la sécurité d’approvisionnement. En effet, actuellement les barrages sont les seuls moyen de stockage d’énergie à grande échelle et facilement adaptable à la demande. Contrairement aux centrales à charbon ou au nucléaire qui ne peuvent pas être arrêté puis mises en marche rapidement afin de s’adapter aux fluctuations de la demande. Les centrales de pompages turbinages permettent même d’utiliser l’énergie excédentaire du réseau afin de pomper de l’eau dans les bassins amont dans le but de l’utiliser lorsque le réseau sera déficitaire. Les subventions accordées par les différents pays de l’Union Européenne déstabilisent l’équilibre du marché au niveau de son fonctionnement. En effet, les énergies renouvelables hautement subventionnées comme le solaire et l’éolien ne sont pas des modes de productions d’énergie qui peuvent s’adapter aux conditions du marché : si les conditions météorologiques sont favorables, il y a production, même si le marché est déjà saturé en électricité. La présence de plus en plus d’exploitation de ce type d’énergie, couplé au non rentabilité des nouveaux projets hydrauliques risque de mettre à mal la sécurité de l’approvisionnement énergétique au niveau de la Suisse. Au niveau Européen, avec la volonté de sortie du nucléaire déclaré après l’accident de Fukushima, les centrales de pompages auront un rôle de plus en plus important à jouer pour subvenir à la sécurité d’approvisionnement.

Au niveau politique, différentes solutions pourraient être envisagées, comme des prêts facilités par la Confédérations, des investissements plus importants, ou la mise en place d’une taxe CO2 sur le courant, qui taxerait l’électricité provenant d’un processus présentant un dégagement de CO2. Pourtant, ces mesures semblent difficiles à mettre en œuvre, car il manquerait des bases légales pour pouvoir les appliquer. De plus, les aides d’Etat directement au niveau des entreprises sont illicites en matière du droit de l’Union Européenne, ce qui rendrait la mise en place de ces dispositions difficiles, la Suisse étant intégré dans le marché Européen. Finalement, la crainte que des mécanismes d’encouragement provoquent une distorsion encore plus importante des prix de l’électricité.

Importance de la recherche, point de vue académique et/ou pratique

D’un point de vue pratique, cette recherche est très importante car elle traite d’un sujet qui a actuellement un fort impact sur la politique énergétique de la Suisse, qui se trouve actuellement en pleine transition énergétique pour sortir du nucléaire et promouvoir les énergies renouvelables.

Si on s’intéresse à l’énergie hydraulique de plus près, on s’aperçoit qu’elle est le pilier de l’approvisionnement suisse en électricité. Mais elle est victime du crash des prix du marché européen dû aux subventions versées aux autres sources d’électricité : l’éolien, le solaire, ainsi que les petites centrales hydrauliques qui sont elles aussi fortement subventionnées dans le sillage du tournant énergétique. La conséquence pour les grandes centrales, non subventionnées, est qu’actuellement leurs coûts de production ne sont plus vraiment concurrentiels sur le marché européen (4 à 5 centimes d’euro du kWh OFEN). Et donc si la vague de subventions pour le courant solaire et éolien continue, elle va refouler l’hydraulique dans les chiffres rouges.

Il est fondamental qu’un équilibre soit trouvé entre la promotion des nouvelles énergies renouvelables au moyen de redevances et le maintien de l’énergie hydraulique en Suisse qui elle aussi est écologique et libre de CO2. De plus, l’hydraulique au moyen des installations d’accumulation de l’énergie (pompage-turbinage) constitue « la batterie verte de l’Europe » qui est fondamental dans le processus du tournant énergétique car elle stabilise le système rendu instable par l’arrivée de ces nouvelles énergies renouvelables aux productions très volatiles.

Actuellement, le tournant énergétique allemand a débouché sur des distorsions importantes du marché européen de l’électricité créant une hausse des coûts considérables. Les énergies renouvelables sont nécessaires pour réussir le tournant énergétique mais il faut qu’elles soient intégrées dans le système d’électricité au niveau européen avec des concepts internationaux et orientés sur le marché et non pas interventionnistes.

D’un point de vue académique, cette recherche nous permettra de mieux comprendre les mécanismes de marché lié à l’électricité au niveau européen ainsi que les conséquences des choix de gros producteur comme l’Allemagne sur le marché suisse et sa production nationale d’énergie.

Méthodologies :

Nous allons dans un premier temps clarifier les questionnements suivants :

- Les subventions à l’échelle de la Suisse accordé au secteur hydraulique : combien, comment, pourquoi est-ce insuffisant?

- Pour quelle valeur limite de prix l’énergie hydraulique redevient-elle rentable ?

- Quelle est la conjoncture actuelle du marché européen et vers quoi ce dirige-t-on ?

- Quelle est l’importance de l’hydraulique dans la stabilisation du réseau électrique suisse et européen ?

Dans un deuxième temps, en utilisant nos compétences dans le secteur du génie civil, et en procédant à une interview du Dr Schleiss, nous traiterons un exemple de projet hydraulique non rentable et actuellement au stade de construction mais en stand-by suite aux problèmes cités précédemment.

Nous terminerons notre travail sur l’élaboration